skip to Main Content

De l'espace géotouristique au Géoparc...

C’est dans la lignée des initiatives scientifiques et de mise en valeur du géopatrimoine qui se sont succédées dans le Dahar depuis la fin des années ’90 sous l’impulsion de la société civile et de l’ONM, qu’est né le projet de faire un véritable géoparc, reconnu au niveau national, puis labellisé par l’UNESCO.

Officiellement lancé en 2014 par l’Office National des Mines de Tunisie (ONM) avec l’appui du géoparc des Alpes Apuane en Italie, le projet dispose aujourd’hui d’un comité de pilotage, d’une feuille de route, et de manière générale des fondements nécessaires pour mener le projet à son terme :

  • Un patrimoine géologique, géomorphologique et paléontologique d’intérêt mondial, déjà largement documenté par des publications scientifiques de référence et des textes de vulgarisation ;
  • Une offre de géo-tourisme cohérente, avec un concept de géotourisme incarné depuis 2018 par la Fédération des prestataires touristiques du Dahar (FTADD) qui dispose également d’une force de promotion avec un budget dédié ;
  • Une feuille de route pour la création du géoparc (voir “étapes” ci-après);
  • Un comité régional de pilotage et le soutien des autorités régionales et nationales concernées ;
  • Une forte volonté-attente de la société civile, exprimée à diverses occasions et notamment à travers des pages Facebook ;
  • Des premiers contacts établis avec d’autres géoparcs (Alpes Apuane / Italie, M’Goun / Maroc, Chablais / France).

Globalement, le Dahar remplit les conditions de base des géoparcs internationaux pour devenir à terme un géoparc UNESCO même s’il subsiste de nombreuses étapes importantes encore à franchir pour prétendre la création formelle du géoparc et pour sa reconnaissance, nationale, puis par l’UNESCO.

Répartition géographiques des 29 sites selon leur intérêt principal (données : M. Ouaja, H. Ben Ouesdou, T. Ben Fraj ; cartographie : A. Ghram Messedi)

Géoparc Dahar : prochaines étapes

Comme le précise l’étude, la mise en place d’un véritable géoparc – et plus encore sa reconnaissance par l’UNESCO – est un long chemin nécessitant au strict minimum 4-5 ans de travail, et même souvent 10-15 ans…

Les conditions requises impliquent :

  • La délimitation précise des 29 géosites sélectionnés (sans vouloir en ajouter d’autres, le choix ayant été effectué par une équipe de spécialistes et le nombre de 29 étant déjà élevé !),
  • L’établissement d’un dispositif législatif de protection en l’absence de loi relative à la protection du patrimoine géologique en Tunisie (projet de loi en cours),
  • L’établissement de dispositifs de protection des sites impliquant les municipalités et les populations locales, nécessitant déjà un important travail de sensibilisation des populations et des élus,
  • La mise en place de diverses mesures pour “animer” le géoparc, en particulier en matière d’éducation environnementale pour les enfants dans les écoles, etc.
  • Le maintien et le développement des relations avec d’autres géoparcs mondiaux labellisés UNESCO,
  • Et surtout, la reconnaissance du géoparc au niveau national, préalable indispensable à une future candidature au label UNESCO.

Outre le rôle du comité de pilotage, il est indispensable de se doter d’une véritable capacité exécutive pour mener à bien ce projet, avec la mobilisation d’un groupe restreint au niveau régional doté des ressources financières et techniques nécessaires et/ou avec une structure de projet incluant un expert international spécialiste des géoparc impliquant encore de trouver un bailleur de fond.

Dans cette optique, un concept de projet a déjà été établi, qui pourrait rapidement être décliné en document de projet budgétisé, pour être porté par un consortium exécutif restreint composé des structures techniques les plus directement impliquées, à savoir l’ONM, l’IRA Médenine, la FTADD et l’ODS.

Rappelons enfin :

  1. Qu’un géoparc est un concept de géotourisme autant qu’un parc géologique.
  2. Que la création d’un géoparc est un travail à la fois institutionnel et technique, nécessitant d’être guidé par des techniciens qualifiés et qui requiert un haut degré de coordination et de collaboration “ouverte” et inclusive, supportant mal les considérations politiques, régionalistes et autres cloisonnements disciplinaires et institutionnels !
  3. Que la création d’emplois et l’impact économique d’un géoparc sur le développement régional n’est pas immédiat, et qu’à court ou moyen terme un géoparc ne crée pas véritablement d’emploi hormis pour les quelques techniciens qui travaillent directement à sa création à et son fonctionnement !
Back To Top