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Des géo-sites spectaculaires compréhensibles même pour le profane
Un patrimoine unique et omniprésent témoin d'une histoire millénaire
Des possibilités d'hébergement insolite avec des prestataires attachés à leur région

Les villages citadelles

Aussi énigmatiques que spectaculaires, les villages citadelles du Dahar expriment à eux seuls le mode de vie de ses habitants et vous accueille chaleureusement pour une visite ou vous loger.

Édifiés autour de leurs greniers taillés aux sommets des pitons rocheux (galaa), ces citadelles troglodytes berbères ont été bâties pour protéger leurs habitants des razzias et contrôler les routes caravanières. Quelques-unes au Sud du Dahar restent encore habitées ou valent le détour par leur bon état de conservation (géosites n°14, 15, 16, 17, 18). Chénini, Douiret ou encore Guermessa font nécessairement partie d’une visite du Dahar.

D’autres citadelles très anciennes datant de l’époque romaine sont aujourd’hui totalement éboulées (géosites n° 6, 9,…). Des grottes troglodytes et des greniers d’origine, il ne reste plus que des traces difficilement perceptibles qui se confondent avec les pics rocheux, dont on peine à croire qu’ils sont le résultat d’une oeuvre humaine qui a littéralement sculpté la montagne. Répartis aux endroits stratégiques, ces anciennes citadelles formaient dans le centre du Dahar notamment (zone de Béni Khadeche – Zamour) un réseau défensif permettant de communiquer entre eux.

Les ksour

Ces magnifiques greniers aux multiples fonctions sont l’une des curiosités majeures de la région. Il en existe près de 180 dans la région, dont une quinzaine valent vraiment le détour (dont les géosites 8, 9, 14, 15, 16, 17, 23).

C’est probablement à l’époque romaine qu’apparaissent les premiers ksour-citadelles (galaa). Situés aux sommets de buttes et d’éperons rocheux aux versants raides, ils constituaient des sites défensifs permettant aux tribus semi-nomades d’entreposer en sécurité les denrées et des objets de valeur pour les protéger des pillards et des envahisseurs. C’est autour de ces greniers qu’on été érigés les villages citadelles.

Les ksour “de montagne” sont venu relayer les ksour-citadelles. Installés sur des sites plus facilement accessibles, ils ont essentiellement une fonction agricole en servant de lieu d’ensilage. Ils se sont rapprochés des domaines de production agricole aménagés en jessour (Ksar Khrechfa, Ksar Mrabtine, Ksar Ouled Soltane, Ksar Ezzahra…). Plus étendus que les ksour citadelles, ils sont marqués par un nombre important de ghorfas (cellules composantes d’un ksar, 400 à Ksar Ouled Soltane et 160 à Ksar Mrabtine) superposées sur plusieurs niveaux.

Dès le XVII-XVIIIème siècle avec la sécurisation et l’extension du commerce, les ksour perdent en partie leur rôle défensif et s’installent dans la plaines pour se transformer en véritables marchés. Les ksour de plaine ont surtout proliféré au XIXème siècle et même encore au début du XXème siècle. Au Sud de Tataouine notamment, leur densité et leur taille imposante témoigne d’une réelle prospérité passée, qui contraste avec la faiblesse de l’économie moderne actuelle. La période de modernisation des années 1950-60 marque la fin des ksour et leur destruction pour laisser place à des villes modernes.

Les ksour n’ont jamais servi d’habitat. Ils comportent un aspect communautaire et appartiennent à une, ou plus rarement à plusieurs tribus. Les ghofras qui composent les ksour par contre, restent la propriété individuelle de chaque familles.

L'habitat troglodytique

Encore utilisé de nos jours, l’habitat troglodyte constitue une adaptation parfaite au climat du Dahar qui peut être extrêmement chaud en été avec des hivers parfois rigoureux. Les maisons troglodytes sont isothermes avec des températures de l’ordre de 25°C durant toute l’année.

Utilisant des techniques artisanales ancestrales très élaborées pour le creusement et l’aménagement des grottes, avec notamment différents types de chaux, les maisons troglodytes ne sont pas les mêmes au Nord et au Sud du Dahar.

Au Nord, dans la région allant de Matmata à Beni Khédache, les grottes sont creusées à même le sol en forme de puits carrés, rectangulaires ou circulaire, selon une technique probablement unique au monde profitant de l’épaisseur considérables des limons comblant les cuvettes et les vallées.

Au Sud, les grottes y sont creusées latéralement entre les couches calcaires, plus molles, et les couches de roches dures, formant des lignées d’habitations suivant les courbes de niveau.

Les villages historiques du Nord

Au Nord du Dahar, des villages anciens comme Tamazret (géosite n°2), Taouejout ou Zraoua, fait partie d’un ensemble de villages berbérophones qui brillent par leur architecture et leur urbanisme. Ces villages ne sont pas érigés en citadelles mais sur les collines, et constituaient également un réseau défensif permettant de communiquer d’un village à l’autre.

Le plus connu, « Tamazra », signifie en berbère « le milieu qui se voit de loin ». Le noyau historique occupe le sommet d’une butte où on trouve une mosquée. La mosquée joue le rôle d’un lieu de culte, mais aussi de tour de surveillance avec son minaret qui permet de contrôler la région et de communiquer avec les autres villages.

L’habitat est organisé sur trois paliers suivant les courbes de niveaux, avec des ruelles ascendantes qui relient le sommet du village. Ces ruelles ascendantes jouent le rôle de délimitation des îlots réservés à chaque ensemble clanique. Construites à étage pour stocker les denrées alimentaires, les maisons possèdent toujours une ou plusieurs pièces excavées dans la roche qui forment le premier noyau d’habitation qui précède l’habitat construit. Le problème de l’eau est résolu à la fois de façon individuelle, chaque famille disposant d’une citerne aménagée dans la cour de la maison, et de façon collective grâce à des citernes de grande dimension situées dans les alentours du village ou dans les vallées près des jessour pour y puiser l’eau une fois que la citerne familiale est vide.

Les jessour

Les quantités des pluies reçues annuellement dans le Dahar sont faibles avec moins de 200 mm/an tandis que les sources d’eau naturelle sont rares et de très faibles débits. Ce qui ne permet normalement pas de pratiquer l’agriculture et de survivre dans la région.

A travers l’Histoire, les populations du Djebel Dahar ont trouvé la solution à la pénurie de l’eau en utilisant le relief montagneux pour recueillir et stocker les eaux de ruissellement dans les ravins, les vallées et les cuvettes. En aménageant même les plus minuscules vallées de la région, les habitants ont transformé les paysages du Dahar en les dotant de petits espaces verts qui contrastent avec l’aridité de la terre et de la roche.

Partout, des citernes ont été creusées pour servir à la collecte des eaux de pluie (fesguia ou majel) tandis que les vallées ont été aménagées en “jessour”, typiques de la région, consistant en une succession de petits barrages munis de déversoir servent à évacuer le surplus des eaux vers les jessour (barrages) situés en aval. Cette technique de barrages permet également de retenir les alluvions pour créer des espaces fertiles qui ont rendu possible la plantation de l’olivier en dehors de ses limites climatiques, de cultiver des dattiers et des amandiers, et pendant les années pluvieuses, de pratiquer des cultures annuelles comme l’orge et les lentilles.

Autour de ces jessour, tout un système de régulations sociales séculaire a été mis en place. Un manuscrit, véritable “Code de l’eau” datant du Moyen Age, mais dont l’origine est certainement très antérieure, précise que le seuil du déversoir d’un jessour doit être placé à une hauteur qui permet de retenir seulement le 1/5 du volume d’eau pour garantir un stockage et une répartition équitable entre les familles qui exploitent chaque jessr.

L'olivier

L’olivier est l’arbre roi comme dans le reste de la Tunisie, position qu’il partage dans le Dahar avec le figuier.

La région est riche de variétés d’oliviers qui lui sont propres, particulièrement adaptées au climat et réputées pour leurs olives de petite taille. Récoltées les matins d’automne par les familles, et aussitôt pressées, elles produisent une huile de qualité absolument exceptionnelle.

Le Dahar compte parmi les plus vieux oliviers de Tunisie dont le plus ancien arbre de la Méditerranée avec un âge estimé à plus de 900 ans. Sous ses branches, qui s’étendent sur plusieurs dizaines de mètres, le Laakarit de Douiret a accueilli un pique-nique mémorable de 60 invités ! Il est connu pour avoir produit la plus grande récolte jamais enregistrée avec plus de 1500 litres d’huile. Les prestataires de Douiret vous emmèneront lui rendre une visite pour faire une petite halte, ou une sieste !

Rendez-vous aussi dans la magnifique vallée sur la route de Zmetren, près de Toujène où vous pourrez visiter l’huilerie souterraine où est encore pressée une partie de la récole.

Les huileries troglodytes

Outre l’habitat troglodyte, le Dahar compte un bon nombre de mosquées souterraines plus ou moins en bon état, et des centaines d’huileries troglodytes dont quelques-unes sont encore en activité à Matmatata, Toujène et Chénini. Le village fortifié abandonné de Ksar Mrabtine, qui en compte à lui seul plus d’une dizaine, drainait par exemple toutes les productions des alentours.

Après récolte, les olives étaient amenées vers les huileries souterraines où elles étaient transformées par des moulins fort probablement hérités de l’époque romaine, associant un système de broyage rotatif avec une meules en pierre à traction animale (généralement des ânes ou des chevaux alternant travail aux champs et à l’huilerie), et un pressage à levier utilisant un tronc de palmier avec un système de poulies démultiplicateur de force.

L’huile d’olive figeant à 5°, la température constante des huileries troglodytes permettait l’extraction l’huile d’olive à bonne température et le stockage dans des conditions idéales.

L'artisanat traditionnel

Le Dahar est réputé pour ses tatouages (hargous) et ses bijoux berbères, comme ses larges boucles d’oreilles (khorç) ornées de chaînettes terminées par un losange en argent, ses bracelets (h’adida) et ses colliers (semsem) faits de sept chaînettes en argent séparées par des perles de couleur.

Il surtout réputé pour son tissage traditionnel, en particulier le Marghoum, tissage en laine utilisé comme châle par les femmes qui peut être porté comme une écharpe sur les épaules ou pour couvrir la tête. Tissés avec des fils en coton de couleur blanche ou multicolores, il est ornementé de motifs géométriques spécifiques à chaque famille ou tribu.

La confection des trousseaux de mariage permet aux femmes du Dahar d’entretenir leur dextérité et de transmettre de mère en fille leur savoir-faire séculaire autour des métiers à tisser. Il faut 20 ans de pratique pour maîtriser certains motifs et symboles amazigh (ragma) typiques qui font la singularité du tissage du Dahar.

Vous trouverez les pièces les plus réputées, châles, tentures, tapis, dans le village de Toujène où presque toutes les femmes du village s’associent en familles pour tisser en se spécialisant par motif.

Mystiques du Dahar

De nombreuses mosquées souterraines veillent sur le Dahar comme la mosquée Ennakhla de Douiret creusée dans le flanc de la colline.

Rendez vous sur les tombes des géants de la mosquée des Sept Dormants de Chenini, et laissez-vous conter la légende de ces sept berbères persécutés par les romains qui se réfugièrent dans une grotte et se convertirent à l’Islam après 309 ans lunaires de sommeil.

A Matmata, une ancienne Medressa datant de 1784 ouvre ses portes aux visiteurs pour vous présenter d’anciens parchemins d’une valeur historique, symbolique et esthétique inestimable, transmis par l’une des plus grandes lignées d’Imam de Tunisie, qui vous donneront un éclairage insoupçonné sur les écoles coraniques de l’époque et l’islam Malikite cultivé dans la région.

Et peut-être durant l’été, entre les cérémonies de mariage, vous aurez la chance d’assister aux impressionnantes cérémonies ziyara des confréries soufies du Dahar agrémentées de danses, de chants, de transes et de festins zarda.

Festivals traditionnels et festivités

Très attachés à leurs traditions, les habitants du Dahar se rassemblent autour de nombreuses fêtes traditionnelles et villageoises, ou de festivals destinés à célébrer la culture de leur région.

Près d’une trentaine de manifestations culturelles typiques rythment chaque année la vie du Dahar. Le Festival des Ksour de Tataouine, les fêtes villageoises de la tonte et de la laine qui se déroulent dans plusieurs localités dès le mois de mai, le Festival du Tambour de Ghomrassen ou encore le petit festival traditionnel de Smar laissent des souvenirs inoubliables. Les étrangers, peu nombreux à s’y rendre, sont les bienvenus et reçus avec une attention particulière. Ils trouvent toujours quelqu’un pour les y accompagner et leur expliquer avec plaisir le contexte de ces festivités.

Les spectacles remémorant le glorieux passé des cavaliers de la Confédération Ouerghemma, qui rassembla les tribus berbères et arabes de la région entre les entre les XVII et XIXème siècle, figurent parmi les attractions les plus spectaculaires.

 

Sans oublier les festivités plus récentes que le Dahar offre à ses visiteurs !

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