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Oued aménagé, oasis et Ksar el Hallouf

Valeur locale
Coordonnées: N 33.29125° E 10.15869°
Altitude: 448 m
Localisation: Gouvernorat de Médenine, Délégation de Beni Khedache.
Accés:

Une route goudronnée mène de Ksar Jedid à el Bheyere et longe la vallée de l’oued el Hallouf jusqu’au Ksar. On peut y accéder également par Beni Khedache et Zammour.



Bréve description du site:

Vallée disséquant le front de la cuesta du Dahar avec une variété de formes structurales et d’héritages quaternaires. Vallée densément occupée par les aménagements agricoles en Jessour, avec une oasis installée sur une source d’eau et un patrimoine architectural représenté par le Ksar, les forteresses et les habitats troglodytiques dispersés.


Description detaillée:

Le paysage géomorphologique est celui d’une vallée fortement encaissée dans le plateau formant le revers de la cuesta constitué des dolomies du Turonien. Les dénivellations importantes de l’ordre de 300 m entre la surface du plateau et le fond de la vallée de l’ouedel Hallouf donne un aspect particulier au paysage avec des versants à pente forte dont la régularité est souvent trahie par des paliers liés à l’affleurement de bancs de roches dures calcaires ou dolomitiques.

Des aménagements hydro-­‐agricoles de type Jessour occupent les ravins et le fond de la vallée colmatés par esl sables fins éoliens déposés au cours du Quaternaire. Cette technique hydro-­‐agricole piège partiellement les alluvions et les eaux du ruissellement et rend possible la pratique de l’agriculture dans un milieu aride. Cette activité est basée essentiellement sur l’arboriculture (olivier) et accessoirement sur la céréaliculture.

L’existence d’une oasis constitue une particularité du site de l’oued el Hallouf. Occupant une superficie réduite d’environ 2 hectares en face du Ksar, l’oasis doit son existence à la présence d’une nappe d’eau proche de la surface. C’est une oasis traditionnelle de montagne qui a joué un rôle important pour le maintien de la population locale en assurant une production agricole résultant d’un système irrigué en complémentarité avec les produits agricoles fournis par les Jessour. Ainsi, des variétés communes de palmiers associées à des poiriers, grenadiers, pommiers et cultures maraîchères caractérisent l’organisation de cette oasis. Toutes ces variétés représentent un patrimoine génétique exceptionnel qui a évolué en autarcie durant des siècles.

Le patrimoine archéologique et architectural est matérialisé par le Ksar et ses dépendances (huilerie, mosquée, fours à chaux, carrières artisanales de gypse, Zaouia). Ce ksar relève de la catégorie des ksour de montagne. D’une superficie d’environ 7000 m2, il occupe un palier calcaire qui surplombe la vallée de l’oued el Hallouf en face de l’oasis. Il compte 200ghorfas organisées en deux étages ouvrant sur une cour spacieuse, ce qui le distingue des autres ksour de montagne. Les citadelles parsemant les crêtes et les buttes assurent un système de contrôle et d’alerte précoce pour le Ksar qui assure le rôle de grenier collectif pour une population appelée à se déplacer selon les saisons à l’est ou à l’ouest en quête de terres de labour ou de parcours.

Niveau de protection et menaces:

Avec la richesse de ses composantes, le site de l’oued el Hallouf nécessite une intervention de protection et sauvegarde. Mis à part les Jessour, le Ksar affronte des processus de dégradation liés au manque d’entretien. Les travaux réalisés actuellement pour la réfection des ghorfas sont mal menés et conduisent à la défiguration de ce monument. L’oasis est actuellement en crise en raison du rabattement du niveau de la nappe et de la déprise de l’activité rurale dans la région.

Référence principale:

Louis, A., 1975. Tunisie du Sud, Ksars et villages de crêtes. Paris, Editions du C.N.R.S., 372 p.

Zaied, A., 1992. Le monde des Ksour du Sud-­‐est tunisien. Carthage, Beit El Hikma, 268 p.

Ben Fraj, T., 2012. La Jeffara septentrionale : étude de l’évolution géomorphologique aucours du Quaternaire.

Thèse de doctorat en géographie, Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis, 333 p.


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