Des paysages grandioses
Le Dahar, c’est tout d’abord des paysages qui surprennent et émerveillent toujours le visiteur !
Entre les étendues vallonnées du Nord du Dahar, jusqu’aux grandes plaines du Sud qui ouvrent les portes du désert dans un sentiment de “nulle part”, le Dahar s’étend sur 130 km découpés en plusieurs zones qui sont autant de paysages variés.
Avec ses routes de montagnes qui serpentent entre les pitons rocheux, son vaste plateau central et ses charmantes petites vallées fertiles, ou encore ses canyons aux formations géo-morphologiques spectaculaires, voyager dans le Dahar – ou simplement y séjourner pour se ressourcer – constitue une expérience unique dont on se souvient toute sa vie…
Dahar : une région d’importance géologique mondiale
Formé il y a -280/-250 et -120 millions d’années, le Dahar comporte 6 sites estimés de valeur universelle, dont le seul affleurement Permien marin en Afrique, le Djerbel Tebalga en cours de classement par l’UNESCO, qui constitue un site de fossiles marins unique gardant la mémoire d’organismes ayant vécus avant la première grande crise mondiale qui a vu disparaître près de 90% des espèces il y a environ 250 millions d’années.
Les paysages du Dahar rendent clairement lisible l’ouverture de l’océan Téthys il y a 280 millions d’année (dont il constitue la frange Sud), qui formera ensuite la mer Méditerranée. A cette époque débute la dérive des continents : le continent unique, la Pangée, se divise en deux, entre la plaque Nord – l’Eurasia – qui constituera l’Europe, l’Amérique du Nord et une partie de l’Asie, et la plaque Sud – le Gonwana – qui engendrera l’Afrique, l’Amérique du Sud, l’Inde et une grande partie de l’Asie.
Les spécialistes y trouveront :
1/ Des géosites sédimentologiques et paléontologiques permettant de documenter, étudier et enseigner (valeur scientifique et pédagogique) l’ouverture de la marge sud de la Téthys au Mésozoïque, faisant du Dahar un haut-lieu des études paléo-environnementales à l’échelle internationale.
2/ Des géosites géomorphologiques permettant de documenter, étudier et enseigner (valeur scientifique et pédagogique) les paléoenvironnements quaternaires et les multiples formes d’adaptation des sociétés au contexte naturel et l’imbrication du patrimoine naturel (géologique et géomorphologique) et culturel (matériel et immatériel), faisant du Dahar un lieu de premier ordre pour l’étude et la mise en valeur de la notion de sites géoculturels.
Un patrimoine humain lié à la géomorphologie
Riche de 3’000-5’000 ans d’Histoire et d’un patrimoine hors du commun, le Dahar constitue un fantastique exemple d’intégration de l’Etre humain à son environnement naturel et d’adaptation aux caractéristiques géomorphologues.
L’habitat troglodyte, creusé entre les couches calcaires et encore utilisé de nos jours, les villages citadelles millénaires qui sculptent les sommets rocheux, les ksour, ces greniers traditionnels dont certains sont érigés dans les montagnes en véritables forteresses, ou encore la gestion de l’eau en jessour qui aménage et a transformé même les plus petites vallées du Dahar pour permettre de pratiquer l’agriculture dans un milieu particulièrement aride (pluviosité 150-200mm/an), constituent autant d’aménagements exploitant parfaitement la nature des sols ainsi que les reliefs du territoire.
Parfaitement intégrée à leur environnement naturel, ces œuvres humaines ont forgé à leur tour les paysages de façon surprenante, au point où l’habitat, l’agriculture, l’histoire et même l’économie de la région sont littéralement « gravés dans la roche ».
Nécessitant un haut degré d’entente et de collaboration, elles ont également produit des régulations sociales très élaborées qui ont permis de maintenir les équilibres claniques, l’accès équitable à l’eau, de résister face aux nombreux envahisseurs et de bénéficier des routes du commerce caravanier pour finalement maintenir une large autonomie qui perdure dans une large mesure jusqu’à présent.
Un intérêt paléontologique remarquable
Des découvertes récentes documentées par différentes équipes de recherche (Office National des Mines, universités tunisiennes, Université de Bologne) ont mis en évidence l’intérêt paléontologique de la région.
Outre ses fossiles marins anciens, seuls témoins de la vie marine en Afrique précédant la plus grande crise de biodiversité que la Terre n’ait jamais connu il y a environ 245 millions d’années (passage Permien/Trias), le Dahar a été le lieu de plusieurs découvertes majeures comme un dinosaure herbivore de 14 mètres unique au monde (Tataouinus Hannibalis) possédant des os creux rappelant le système respiratoire des oiseaux.
Le musée de la Mémoire de la Terre et les aménagements qui animent la région rappellent aux visiteurs que la région fut autrefois un vaste territoire de dinosaures. Avec un peu d’imagination, les visiteurs sauront qu’ils marchent sur les pas de grands vertébrés herbivores ou carnivores, ou que les pierres allongées qu’ils rencontrent sont en réalité une branche d’arbre ou un tibia de dinosaure fossilisé !
Pour les chercheurs, le Dahar n’a pas encore révélé toutes ses richesses et qu’il reste encore un terrain à explorer, d’autant plus que les bonnes conditions d’affleurement et la finesse de préservation de la succession géologique et de son contenu paléontologique permettent également d’étudier les biotopes dans lesquels vivaient à l’époque les dinosaures.
Géotourisme Dahar : une offre touristique cohérente
Véritablement ”intégrés” à la roche et en parfaite osmose avec les paysages, les hébergeurs du Dahar – maisons d’hôtes, gîtes ruraux et hôtels de charme – logent leurs visiteurs pour leur faire découvrir les abords de leur village et les géosites avoisinants. Dans le Dahar, même les hôtels “classiques” sont parfois troglodytes, et toujours liés au patrimoine local !
Au même titre que les hébergeurs, les guides locaux, les artisans et les petits musées privés qui tiennent lieu “salles du patrimoine”, proposent une forme de tourisme qui reflète l’image d’une région restée profondément authentique, attachée à son patrimoine et cultivant ses traditions empruntes d’hospitalité et d’ouverture sur le monde.