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Cuesta et village troglodytique berbère de Chenini

Valeur universelle
Coordonnées: N 32.912336° E 10.262629°
Altitude: 466 m
Localisation: Gouvernorat de Tataouine, Délégation de Tataouine Sud.
Accés:

On accède au site de Chenini soit par une route le reliant à la ville de Tataouine, soit par une route qui le relie au village troglodytique de Douiret. Une piste relie le village de Chenini à Ksar Ghilane.



Bréve description du site:

Paysage structural permettant d’observer toutes les formes d’un relief de cuesta (corniche, butte et avant-­‐ butte), site paléontologique d’intérêt pédagogique avec traces de pattes de dinosaures et dernier village troglodytique de montagne du Djebel Dahar encore habité, recelant un riche patrimoine architectural, archéologique, hydro-­‐agricole et anthropologique, parfaitement intégré au contexte géomorphologique.


Description detaillée:

Un paysage naturel exceptionnel, varié et riche caractérise le site de Chenini. Front de cuesta, corniche, butte-­‐ témoin, cuesta double et vallée encaissée sont des formes structurales d’intérêt pédagogique, qui peuvent facilement être identifiées et observées. Les sommets de ces formes de relief situés à 550 m permettent d’avoir une vue panoramique sur l’ensemble de la plaine d’el Ferch qu’il domine avec des dénivellations de l’ordre de 250 m. Au niveau des versants, les couches géologiques du Cénomanien présentent des alternances de marnes et de gypse d’une part et de dalles indurées de dolomies d’autre part. Ces affleurements permettent une reconstitution de l’histoire géologique au cours du Crétacé, période durant laquelle ont vécu les dinosaures qui ont laissé des traces de pattes observables dans les roches carbonatées. Ces traces sont bien visibles à la base des bancs carbonatés qui supportent le mausolée des Sept Dormantset sur la surface des blocs détachés sur le versant de l’escarpement.

Un îlot de matorral bas à romarin (Klil, Rosmarinus officinalis) d’extension extrêmement réduite se cantonne sur le mi-­‐versant du Djebel Chenini. Il occupe un milieu marqué par une aridité accentuée et constitue l’unique témoin dans la région d’une végétation relique. Dans ce milieu aride contraignant, l’aménagement des Jessour constitue une composante remarquable du paysage rural. Ces ouvrages de rétention partielle des eaux et des alluvions révèlent l’ingéniosité des Jbalia en matière de techniques culturales. Ce site illustre très bien l’efficacité de ces aménagements hydro-­‐agricoles et leur parfaite adaptation au milieu.

Les traces de l’occupation humaine remontent aux périodes préhistoriques. Les pièces de silex taillé éparses dans les environs du site témoignent que l’Homme a occupé ce milieu bien avant les Romains dont la présence est matérialisée par des restes du limes qui barre la vallée de Chenini. Cette vallée montre les vestiges d’une ancienne oasis créée grâce à des sources d’eau.

Le village de Chenini est le seul village de montagne encore partiellement habité par une population pratiquant la langue berbère. Au moins trois rangées d’habitations troglodytiques dominées par un ksar-­‐ citadelle caractérisent surtout le versant sud de l’éperon tournant le dos ainsi à la plaine d’el Ferch pour des raisons de sécurité. Les alternances de couche dure et couche tendre du Cénomanien étaient favorables à la confection des habitats troglodytique et à l’édification du village de Chenini. Avec, son limes romain, sa Galaa, ses rangées d’habitations troglodytes, ses huileries, dont une est encore fonctionnelle, et ses mosquées, Chenini constitue une école d’architecture, d’archéologie et d’anthropologie. La mosquée des Sept Dormants rallie l’Histoire à la légende dans un environnement aride plein de spiritualité. Elle est située au milieu d’un complexe associé au village et formé en particulier par les foursà chaux, les carrières de gypse et les Nouader (aires de battage des céréales).

Le site met en évidence la profonde adaptation de l’Homme au contexte structural et la symbiose entre patrimoine culturel et patrimoine géologique, faisant de Chenini un exemple parfait de site géoculturel.

Niveau de protection et menaces:

Plusieurs initiatives privées et étatiques visent à protéger et à sauvegarder les composantes du site de Chenini dans le cadre d’une valorisation liée à l’activité touristique. Cependant, une bonne partie de ces éléments se trouve confrontée aux processus de dégradation suite à leur abandon progressif et au manque d’entretien.

Le géosite lui-­‐même ne fait l’objet d’aucune protection particulière.

Référence principale:

Louis, A., 1975. Tunisie du Sud, Ksars et villages de crêtes. Paris, Editions du C.N.R.S., 372 p.

Zaied, A., 1992. Le monde des Ksour du Sud-­‐est tunisien. Carthage, Beit El Hikma, 268 p.

Ben Ouezdou, H., 2001. Découvrir la Tunisie du Sud de Matmata à Tataouine: Ksour, Jessour et Troglodytes.

Tunis, 80 p.

Belhedi, H., 2006. Étude historique et socio-­‐économique de Chénini. Tataouine, Mémoire de la Terre, 6 p.


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